dimanche 22 avril 2007

Nicolas Sarkozy contre Ségolène Royal au second tour : récapitulatif complet




Nicolas Sarkozy est en tête avec 29,9% des voix, selon les sondages sorties des urnes. Ségolène Royal est deuxième à 26 %. François Bayrou est à 18, 5% et Jean-Marie Le Pen à 11 %. Sources : IFOP, IPSOS, CSA, TNS-SOFRES. Olivier Besancenot (4,4), Philippe de Villiers (2,6 %), Marie-George Buffet (2 %), Dominique Voynet (1,6%), Arlette Laguiller (1,5 %) Frédéric Nihous (1,4%), José Bové (1,1 %), Gérard Schivardi (0,4%).

24heuresavant : Le graphique des premiers résultats


Un graphique conçu par 24heuresavant, qui fait suite aux estimatifs de TSR de tout à l'heure.

Une ambiance pas terrible chez Bayrou et tendances

SOURCE : http://tsr.blogs.com/info/

18:18, Selon notre correspondante sur place, l'ambiance n'est pas au beau fixe au QG de François Bayrou...

Il semblerait que ce soit Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy mais il faut attendre les estimatifs officiels.

18h15, de Paris. Information sourcée. Le score des quatre premiers candidats s'inscrirait dans les fourchettes suivantes:

N. Sakozy: 26 à 30%
S. Royal: 23 à 27%
F. Bayrou: 16 à 20%
J.-M. Le Pen: 11 à 14%

ATTENTION, CE NE SONT QUE DES TENDANCES ISSUES DE SONDAGES ET NON DU DEPOUILLEMENT DES BULLETINS!





Rien n'est joué

Ce samedi matin, les sondages sont officiellement interdits de publication dans la presse française. Ce qui n’empêche pas les instituts de poursuivre leurs enquêtes d’opinion et de les présenter à quelques happy few (garde rapprochée des candidats, journalistes, politologues, chefs d’entreprise) lors de petits déjeuners « exclusifs ». La Tribune de Genève et 24 heures ont pu avoir accès à l’un de ces précieux et derniers sondages, sous couvert de la protection des sources (on rappelle que les médias français risquent 75 000 euros d’amende en cas de divulgation de ces chiffres). Réalisé vendredi 20 avril auprès de 1 000 personnes selon la méthode des quotas, ce sondage montre que Nicolas Sarkozy baisse à 26% et le Pen à 12,5%. Chemin inverse pour Ségolène Royal (23 %) et François Bayrou (20,5%).

Notre insider nous a également fourni, chose extrêmement rare, les données brutes de cette étude. C'est-à-dire avant que ces chiffres ne soient redressés par les instituts pour corriger certaines estimations, notamment le vote caché des électeurs du Front National. A ce jeu là, Nicolas Sarkozy (25%) est toujours en tête, mais son avance sur Ségolène Royal et François Bayrou (tous les deux à 24%) est minime. De son côté, Jean-Marie Le Pen est à 5%.

C’est le cas du candidat centriste qui est le plus intéressant. D’abord, parce que le nombre d’électeurs qui sont désormais certains de voter pour lui a explosé en deux jours (de 39 à 61%). Ensuite, parce qu’il l’emporterait assez facilement s’il se qualifiait au second tour, quel que soit son contradicteur (à 55% contre Sarkozy et à 58% contre Royal). « Enfin, poursuit notre interlocuteur, le vote des indécis, des nouveaux inscrits et des jeunes de banlieue semble incliner vers le président de l’UDF ».

Il semble que ce resserrement, toujours selon notre spécialiste, se constate chez tous les instituts de sondage, sauf CSA. Pour ce dernier, selon des chiffres publiés hier sur le site internet du Parisien, c’est Jean-Marie Le Pen qui serait désormais le troisième homme (16,5%) juste devant François Bayrou (16%). Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal seraient loin devant et au coude à coude, avec respectivement 26,5% et 25,5%.

C'est parti !

Les bureaux de vote ont ouvert à 8h et ferment à 18h. Un quart des bureaux fermeront à 20h00, notamment à Paris, en Ile-de-France, à Marseille, Lyon ou Toulouse.

(AFP)

(AFP)

Quelque 44,5 millions d'électeurs sont appelés à choisir ce dimanche 22 avril parmi douze candidats au premier tour de l'élection présidentielle, un scrutin marqué par un brouillage des lignes partisanes et une indécision sans précédent d'un électorat gagné par la défiance.

Pour la première fois depuis l'avènement de la Ve République, en 1958, aucun ancien chef de l'Etat ou du gouvernement ne figure au nombre des prétendants à l'Elysée, dont la liste reflète un renouveau politique avec l'émergence d'une génération de "baby-boomers".

Après le scénario-surprise de la présidentielle de 2002, ce scrutin apparaît des plus incertains, les Français usant sans complexe depuis cinq ans de leur pouvoir "sismique" sur le paysage politique : raz-de-marée socialiste aux régionales de 2004 après l'élection-plébiscite de Jacques Chirac, "Non" à près de 55% au référendum de mai 2005 sur la Constitution européenne.

Nombre d'indécis élevé

Le nombre d'indécis - entre 30 et 40% selon les instituts de sondage - est à ce stade plus élevé qu'en 2002, avec une proportion significative d'électeurs prêts à changer de camp.

Une configuration qu'illustre la percée inattendue du centriste François Bayrou, révélation de cette campagne sur le créneau du "ni droite ni gauche".

Lors de sa première candidature en 2002, le président de l'UDF avait recueilli 6,84% des voix. Après avoir atteint jusqu'à 21% dans les intentions de vote, il oscille aujourd'hui entre 17% et 19% et bouleverse l'hypothèse du duel annoncé depuis des mois entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, entre la "rupture tranquille" et l'"ordre juste".

Jean-Marie Le Pen, qui avait franchi le premier tour en 2002 avec 16,86% des voix, prophétise une nouvelle "surprise". Il est crédité de 13,5% à 15,5% des intentions de vote, son niveau d'il y a cinq ans. Mais les sondeurs relèvent qu'environ 20% des électeurs traditionnels d'extrême droite, courtisés par Nicolas Sarkozy, se disent prêts à voter pour le candidat de l'UMP dès le premier tour.

Fin du bipolarisme?
Le bipolarisme à la française aurait-il vécu?

"On peut très bien imaginer les quatre dans un mouchoir et, à partir de ce moment-là, l'ordre d'arrivée est presque aléatoire", estime Paul Bacot, de l'Institut des Sciences politiques de Lyon.

En tête dans les sondages depuis son investiture le 14 janvier, le candidat de l'UMP, crédité de 26% à 31%, semble le mieux placé pour accéder au second tour avec un potentiel sans comparaison à droite depuis les 28,3% de Valéry Giscard d'Estaing en 1981. Jacques Chirac n'avait recueilli que 19,88% le 21 avril 2002.

Ségolène Royal, qui a imposé sa candidature face au bloc des "éléphants" du PS, est la première femme à avoir une chance d'accéder à l'Elysée. Elle dispose de 22% à 27% selon les instituts. François Mitterrand avait recueilli 25,85% en 1981.

Pour autant, la gauche affiche un taux d'adhésion historiquement bas, entre 35% et 38%, du jamais vu depuis 1969. Lors des victoires de 1981 et 1988, la gauche avait capté respectivement 46,8% et 45,4% des suffrages.

Cinq candidats de la gauche radicale

L'émiettement du vote de gauche avait contribué à l'élimination de Lionel Jospin en 2002. Le ralliement de Jean-Pierre Chevènement et Christine Taubira à la candidature de Ségolène Royal réduit le risque, de même que la perte de vitesse de la gauche radicale, qui aligne cinq candidats : Marie-George Buffet (PCF), Olivier Besancenot (LCR), Arlette Laguiller (LO), Gérard Schivardi (PT), José Bové (altermondialiste).

Les trois candidats trotskystes et Marie-George Buffet avaient recueilli à eux quatre près de 14% des voix en 2002, la seule extrême gauche s'adjugeant 10,44%. Aujourd'hui, la cote globale des cinq candidats approche les 11%, avec un Olivier Besancenot en tête à environ 4%.

Les Verts, représentés par Dominique Voynet, s'en tiennent à un score confidentiel d'environ 1% dans les sondages, alors qu'ils avaient dépassé les 5% en 2002. Face à eux le CPNT et son candidat de la "ruralité" Frédéric Nihous, qui espère au moins rééditer la performance de Jean Saint-Josse en 2002 (4,23%).

"Patinoire"

Le réflexe du "vote utile", pour conjurer la menace d'un nouveau 21-Avril, paraît à l'oeuvre.

"L'effet" 21-Avril pourrait aussi influer sur le taux d'abstention, qui, de 28,4% en 2002, devrait se situer aux environs de 21% cette année - niveau de 1995.

Au total, 1,8 million de nouveaux électeurs sont attendus dans l'isoloir, la plus forte hausse d'inscriptions enregistrée depuis le scrutin de 1981, notamment dans les villes et banlieues, où l'on pourrait mesurer les répercussions électorales des troubles de l'automne 2005.

Les "primo-votants", jeunes de moins de 30 ans, plébisciteraient dans l'ordre Nicolas Sarkozy (30%), François Bayrou (23%) et Ségolène Royal (22%), selon une enquête Ifop.

S'il est une certitude, c'est que les douze candidats, contre seize en 2002, et le quatuor de tête s'élanceront dimanche sur une "patinoire", pour reprendre l'expression du "M. Sondages" du PS, Gérard Le Gall, qui a fait florès.

Des candidats qui ont brouillé les pistes, Nicolas Sarkozy invoquant Jean Jaurès ou le Front populaire mais aussi Rivarol, Ségolène Royal s'emparant de thèmes de prédilection de la droite comme la sécurité, la famille ou l'identité nationale, François Bayrou appelant à briser "les murs de Berlin" entre la droite et la gauche. Des électeurs défiants, enclins à l'infidélité à l'égard de leur camp. (Reuters)

L'équation à 44,5 millions d'inconnues

L'équation à 44 508 024 inconnues - soit le nombre d'électeurs inscrits sur les listes - pour déterminer qui seront les deux finalistes pour le second tour sera résolue dimanche 22 avril après la clôture des derniers bureaux de vote à 20 heures. Le ministère de l'intérieur a prévu plus de 5 millions de tonnes d'enveloppes et de bulletins - imprimés sur papier recyclé - pour permettre aux électeurs d'effectuer leur choix. Dans 82 communes, néanmoins, représentant 1,5 million d'électeurs, le vote aura lieu grâce à des machines à voter. Revue des principales clés du scrutin.


Nouveaux inscrits. Par rapport à 2002, 3,3 millions d'électeurs supplémentaires sont inscrits sur les listes du fait de la croissance démographique et, de manière plus significative, d'un regain d'intérêt pour la vie politique notamment parmi les Français de l'étranger. Un grand nombre appartiennent à la tranche des 18-30 ans et ont effectué les démarches d'inscriptions au cours du dernier trimestre 2006 (1,8 million d'inscrits supplémentaires).

Les sondages réalisés pendant la campagne sur les "primo-votants", ceux qui n'ont jamais été inscrits sur les listes, ont mis en évidence leur fort intérêt pour l'élection. Et un avantage, dans les intentions de vote (mesurées par l'IFOP), pour Nicolas Sarkozy, devant Ségolène Royal et François Bayrou, assez proches l'un de l'autre.

Sociologie. Les sondages réalisés à la sortie des urnes mettent en évidence des différences importantes selon les profils sociaux, l'âge et le genre des électeurs. En 2002, selon les données publiées par Ipsos, par exemple, le vote pour Jean-Marie Le Pen se caractérisait ainsi par une surreprésentation des hommes et apparaissait inversement proportionnel au niveau d'instruction. Jacques Chirac avait bénéficié d'un plus large soutien parmi les électrices et les personnes de plus de 60 ans. Lionel Jospin, de son côté, avait obtenu de meilleurs résultats dans les classes sociales plus favorisées.

Plus souvent abstentionnistes, les jeunes électeurs votent traditionnellement un peu plus à gauche, notamment pour le PS. Pour le premier tour de 2002, MM. Jospin, Chirac et Le Pen avaient obtenu le même score chez les 18-30 ans (13 %), mais le candidat du FN avait recueilli 39 % parmi les jeunes non scolarisés, les plus fragiles face au chômage (Le Monde du 19 mars).

Géographie. Les clivages géographiques demeurent assez marqués. En 2002, par exemple, Jacques Chirac avait ainsi obtenu 34,23 % des suffrages en Corrèze, 27,65 % en Corse-du-Sud, 27,5 % en Haute-Corse, 26,20 % dans la Creuse et 25,38 % dans la Manche. Jean-Marie Le Pen avait obtenu ses meilleurs scores dans les Alpes-Maritimes (25,99 %), le Gard (24,85 %), le Vaucluse (25,8 %), la Moselle (23,67 %), le Var (23,54 %) et le Haut-Rhin (23,53 %).

Lionel Jospin avait franchi la barre des 20 % des suffrages exprimés en Ariège (23,73 %), dans les Landes (21,89 %), dans l'Aude (21,35 %), en Haute-Garonne (21,24 %), la Nièvre (20,12 %), les Hautes-Pyrénées (20,02 %), ainsi que dans une partie des DOM-TOM. François Bayrou n'avait réussi à franchir le seuil des 10 % que dans deux départements (Bas-Rhin et Pyrénées-Atlantiques).

Abstention. Entre 1965 et 1988, le taux de participation au premier tour de la présidentielle est resté supérieur à 80 %. En 1995 et 2002, il est descendu en dessous de cette barre symbolique : 78,4 % de participation en 1995 et 71,6 % seulement en 2002. Traditionnellement, entre 20 % et 25 % des électeurs votent avant midi. Il n'existe pas d'étude historique sur le taux d'abstention corrigé des variations saisonnières. Impossible donc de prévoir quel impact aura une météo qui devrait être ensoleillée, selon les dernières prévisions de Météo France.