dimanche 22 avril 2007

L'équation à 44,5 millions d'inconnues

L'équation à 44 508 024 inconnues - soit le nombre d'électeurs inscrits sur les listes - pour déterminer qui seront les deux finalistes pour le second tour sera résolue dimanche 22 avril après la clôture des derniers bureaux de vote à 20 heures. Le ministère de l'intérieur a prévu plus de 5 millions de tonnes d'enveloppes et de bulletins - imprimés sur papier recyclé - pour permettre aux électeurs d'effectuer leur choix. Dans 82 communes, néanmoins, représentant 1,5 million d'électeurs, le vote aura lieu grâce à des machines à voter. Revue des principales clés du scrutin.


Nouveaux inscrits. Par rapport à 2002, 3,3 millions d'électeurs supplémentaires sont inscrits sur les listes du fait de la croissance démographique et, de manière plus significative, d'un regain d'intérêt pour la vie politique notamment parmi les Français de l'étranger. Un grand nombre appartiennent à la tranche des 18-30 ans et ont effectué les démarches d'inscriptions au cours du dernier trimestre 2006 (1,8 million d'inscrits supplémentaires).

Les sondages réalisés pendant la campagne sur les "primo-votants", ceux qui n'ont jamais été inscrits sur les listes, ont mis en évidence leur fort intérêt pour l'élection. Et un avantage, dans les intentions de vote (mesurées par l'IFOP), pour Nicolas Sarkozy, devant Ségolène Royal et François Bayrou, assez proches l'un de l'autre.

Sociologie. Les sondages réalisés à la sortie des urnes mettent en évidence des différences importantes selon les profils sociaux, l'âge et le genre des électeurs. En 2002, selon les données publiées par Ipsos, par exemple, le vote pour Jean-Marie Le Pen se caractérisait ainsi par une surreprésentation des hommes et apparaissait inversement proportionnel au niveau d'instruction. Jacques Chirac avait bénéficié d'un plus large soutien parmi les électrices et les personnes de plus de 60 ans. Lionel Jospin, de son côté, avait obtenu de meilleurs résultats dans les classes sociales plus favorisées.

Plus souvent abstentionnistes, les jeunes électeurs votent traditionnellement un peu plus à gauche, notamment pour le PS. Pour le premier tour de 2002, MM. Jospin, Chirac et Le Pen avaient obtenu le même score chez les 18-30 ans (13 %), mais le candidat du FN avait recueilli 39 % parmi les jeunes non scolarisés, les plus fragiles face au chômage (Le Monde du 19 mars).

Géographie. Les clivages géographiques demeurent assez marqués. En 2002, par exemple, Jacques Chirac avait ainsi obtenu 34,23 % des suffrages en Corrèze, 27,65 % en Corse-du-Sud, 27,5 % en Haute-Corse, 26,20 % dans la Creuse et 25,38 % dans la Manche. Jean-Marie Le Pen avait obtenu ses meilleurs scores dans les Alpes-Maritimes (25,99 %), le Gard (24,85 %), le Vaucluse (25,8 %), la Moselle (23,67 %), le Var (23,54 %) et le Haut-Rhin (23,53 %).

Lionel Jospin avait franchi la barre des 20 % des suffrages exprimés en Ariège (23,73 %), dans les Landes (21,89 %), dans l'Aude (21,35 %), en Haute-Garonne (21,24 %), la Nièvre (20,12 %), les Hautes-Pyrénées (20,02 %), ainsi que dans une partie des DOM-TOM. François Bayrou n'avait réussi à franchir le seuil des 10 % que dans deux départements (Bas-Rhin et Pyrénées-Atlantiques).

Abstention. Entre 1965 et 1988, le taux de participation au premier tour de la présidentielle est resté supérieur à 80 %. En 1995 et 2002, il est descendu en dessous de cette barre symbolique : 78,4 % de participation en 1995 et 71,6 % seulement en 2002. Traditionnellement, entre 20 % et 25 % des électeurs votent avant midi. Il n'existe pas d'étude historique sur le taux d'abstention corrigé des variations saisonnières. Impossible donc de prévoir quel impact aura une météo qui devrait être ensoleillée, selon les dernières prévisions de Météo France.

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